Alternative Université Bordeaux 3

Les raisons d'une démission par Jean-Yves Coquelin

article rédigé par Jean-Yves Coquelin

 

 

Les raisons d'une démission

mai 2011

 

Lorsque j'ai décidé de démissionner de la vice-présidence du CEVU en mai 2011, j'ai adressé aux élus des trois conseils centraux une lettre ouverte destinée à exposer les raisons qui m'ont conduit à faire ce choix.

Pour répondre aux interrogations demeurant autour de ce départ volontaire de l'équipe présidentielle, il me semblait opportun aujourd'hui de mettre à disposition de tous ce texte qui m'a été demandé à plusieurs reprises par quelques-uns des membres de notre communauté.

 

Jean-Yves Coquelin

élu CEVU

MCF études théâtrales - UFR Humanités - Département Arts

ancien vice-président du CEVU de l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3

 

 

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Les raisons d'une démission

 

 

 

 

 

Chères élues,

Chers élus,

Chères collègues,

Chers collègues,

 

Je me suis mis volontairement en retrait depuis mon départ afin de permettre au Président de l’université d’informer la communauté de ma démission et de laisser les élus du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire dont j’étais le vice-président procéder librement à l’élection de mon successeur. Pour de ne pas nuire à l’établissement, j’ai pris soin d’attendre que le conseil d’administration se prononce sur les solutions envisagées par la présidence pour réorganiser le secteur études et que la négociation avec le ministère du bonus financier accompagnant la signature du contrat quinquennal soit achevée. Toutes ces conditions étant remplies, je me dois aujourd’hui de vous exposer les raisons de ma démission et de répondre, ce faisant, non seulement à plusieurs d’entre vous qui ont explicitement souhaité que ma démarche soit expliquée mais également à une dépêche de l’Agence Education France qui prétend, mais sans citer ses sources, que ma démission aurait été motivée par la seule impossibilité de mettre en place le contrôle continu généralisé. Je me concentrerai ici sur ses raisons profondes et vous décrirai le plus succinctement possible les circonstances dans lesquelles j’ai préféré suivre cette voie.

 

J'ai fait le choix de démissionner des fonctions de vice-président du CEVU de l’université Michel de Montaigne Bordeaux 3 le 2 mai dernier au terme de deux années denses d’exercice, décision sans aucun calcul personnel mais indispensable à mes yeux pour ne pas trahir plus longtemps mes engagements et pour retrouver enfin, l'essentiel de mes tâches accompli, une liberté de parole individuelle.

 

Je me suis présenté à vous au sein d'une liste qui avait prôné la résistance contre la logique de la loi LRU et cherchait un système politique collectif et innovant, nous préservant au maximum d'un pouvoir concentré, guidé par la prééminence gestionnaire et l’autoritarisme. Je considère malheureusement aujourd’hui que nous avons été amenés à appliquer sans opposition suffisamment efficace les principes nocifs de la loi LRU et que notre méthode de gouvernance est contraire aux principes que nous avions prônés. Bordeaux 3 est ainsi par exemple passée aux RCE en ce début d'année 2011, choix qui fut présenté comme de raison et incontournable à terme, mais qui, dans tous les cas, montre déjà sa rigueur mécanique que le secteur des études n’a pas tardé à expérimenter à ses dépens.

J’en tire donc les conséquences en toute conscience et souhaite à présent interrompre cet épisode politique, riche d’enseignements, afin de retrouver une forme de sérénité nécessaire à toute nouvelle vision d’avenir.

Dans le secteur des études, auprès de mes collaborateurs et des services concernés, en dialogue avec les responsables pédagogiques, je crois avoir mené à bien les projets prioritaires de ma mission : préparer le contrat quinquennal avec l'Etat en renouvelant intensément l'offre de formation, rénover le mode de gestion des procédures administratives en matière de scolarité des étudiants, initier un nouveau mode d'évaluation des enseignements et de suivi des formations, obtenir la labellisation de notre supplément au diplôme, accompagner activement le projet de Master Européen Eramus Mundus jusqu'à son dépôt auprès des autorités bruxelloises. C'est en outre une fois les préparatifs de la rentrée engagés que je quitte une mission représentative que je ne pourrais désormais assumer fidèlement. J’aurais pu poursuivre aisément mon mandat jusqu’à son terme, considérant que les moments les plus âpres venaient d’être traversés, en fermant les yeux sur ce que je considère préjudiciable à l’établissement ; mais j’ai souhaité précisément profiter de ce court moment de répit pour mettre en accord mes principes et mon action.

 

Durant ces deux années, la duperie politique sur laquelle reposent la loi LRU comme la mastérisation des concours de l’enseignement aura pesé lourdement sur mon mandat, sa raison d'être et ses modalités d'exercice.

Je n’ai pas oublié que j’ai accepté cette responsabilité dans une université massivement et longuement occupée, déchirée par une réforme calamiteuse qui nous a obligés, dans une terrible précipitation, à prendre en charge de nouvelles formations devant intégrer la préparation à un diplôme, à un concours et à un métier. Malgré les signaux d’alerte que j’ai, comme d’autres, adressés à la Ministre et au Recteur, Bordeaux 3 paiera le prix fort, à l’instar de toutes les universités n’ayant pas intégré d’IUFM, ses moyens financiers et humains, alors même qu’une large partie de leurs disciplines conduisent aux métiers de l’enseignement. Il est inutile de faire ici le procès d’une réforme dont chacun mesure qu’elle n’avait d’autre enjeu pour l’Etat que de réaliser des économies substantielles en réduisant le temps de formation des futurs enseignants.

Or cette réforme, coûteuse sur le terrain, contribue à révéler des conflits budgétaires majeurs. Le Plan Réussite en Licence puis la compétition Investissements d’Avenir ne peuvent en effet masquer la stratégie gouvernementale qui consiste à transférer aux universités la responsabilité de gérer des moyens notoirement insuffisants pour assumer des missions toujours plus étendues et plus encadrées. La Loi LRU est une véritable tartufferie politique dont nous n’avons pas fini de mesurer les dégâts. En faignant d’octroyer aux universités des « libertés », des « responsabilités » et des « compétences » élargies, l’Etat se dispense d’assumer des choix nationaux qui auraient dû imposer de financer les universités françaises au niveau des universités étrangères dont nous prétendons vouloir atteindre les performances. Il transfère au contraire aux présidents et aux conseils d’administration le soin d’opérer des arbitrages cornéliens dans des budgets contraints car majoritairement alimentés par la dotation étatique.

Si l’objectif de maintenir un haut niveau de recherche, de formation et d’insertion professionnelle ne peut qu’être partagé, la voie d’auto-régulation choisie par la droite libérale doit être plus que jamais dénoncée. En instaurant des présidents-managers et patrons,  en incitant les établissements à réaliser des économies d’échelle, en imposant un contrôle budgétaire resserré et en transférant le poids financier du fonctionnariat, le gouvernement s’est-il imaginé que le système universitaire français allait se sauver lui-même? Nul doute aujourd’hui quant aux séquelles prévisibles de cette politique sur le paysage de l’enseignement supérieur français : nous confondrons de moins en moins les grandes écoles, les universités centrées sur l’excellence scientifique, celles parvenant à maintenir vaille que vaille les trois cycles d’études adossés à la recherche, et enfin, celles n’ayant d’autres choix que de se replier sur un premier cycle de masse à moindre coût. Bien sûr, ce pyramidage sera habilement masqué par les regroupements régionaux, qu’il s’agisse de fusions, de grands établissements ou d’établissements uniques. Le tour sera certes joué mais le déclin des disciplines comme les arts, les lettres, les langues et les sciences humaines n’en sera pas moins douloureusement perceptible.

 

Si j’emprunte ce détour par le contexte national, c’est que j’en ai ressenti très directement les effets dans notre université et qu’il me semble que les réponses que nous prétendons y apporter localement sont inopérantes, faute de lucidité et de méthode adaptée. Pire même : incidemment, nous en accentuons les effets en nous montrant incapables de renforcer notre détermination politique face au stratagème gouvernemental qui consiste – y compris dans les futurs grands établissements conçus sur le modèle des grands groupes industriels ou financiers - à nous entraîner de nous-mêmes vers une crispation du pouvoir autour du président, de l’administration centrale et du conseil d’administration. Tout ceci bien sûr, consciencieusement emballé sous le ruban du sens de la responsabilité, des compétences, du pragmatisme, de la cohésion et du devoir.

Car, malgré notre programme électif, que reste-t-il à Bordeaux 3 du combat quotidien contre les effets avérés et les dangers à venir de cette politique nationale? Entrés dans le régime des Responsabilités et Compétences Elargies au 1er janvier 2011, nous voilà désormais tenus d’équilibrer notre budget en fonctionnement alors même que depuis plusieurs années, nous n’y parvenons plus. Pour atteindre cet équilibre, une seule solution d’urgence : limiter plus encore nos dépenses faute de ressources suffisantes. Et nous voilà complices désignés de la politique de réduction de la charge publique, rebaptisée RGPP, dont le seuil d’efficacité attendu ne pourra être atteint sans toucher finalement à l’université, nous le savons désormais. Personne ne découvre ce piège mais chacun peut aujourd’hui en mesurer la férocité. Nous avons ainsi implicitement accepté de mettre directement en œuvre de dangereuses modalités d’arbitrages reposant sur le rapport concurrentiel coût/qualité dans nos modes de recrutement, de faire de la gestion de la masse salariale notre préoccupation névralgique, de raisonner « au moins disant » pour tous nos projets, à commencer par ceux ancrés dans le cœur de nos missions : la recherche, la formation et l’insertion professionnelle.

Face à cette mutation, nous ne sommes ni prêts, ni outillés pour éclairer les choix budgétaires et, au-delà, projeter une stratégie politique ambitieuse. Nous nous laissons du coup trop facilement dériver vers une prudence gestionnaire et une vision à courte vue dont l’administration centrale se révèle par réflexe le premier partisan, s’appuyant sans vergogne sur des indicateurs souvent peu pertinents et des résultats non fiabilisés. Car l’humilité n’a plus de place lorsqu’il s’agit, pour faire bonne figure dans la compétition nationale et locale, d’afficher crânement une solide capacité de pilotage administratif alors que nous savons pourtant que nous naviguons à vue.

J’estime ainsi que nous ne réagissons pas, politiquement, assez fermement face à cette situation dont la logique imposera à terme aux universités fragiles soit de se replier sur elles-mêmes, soit d’être absorbées par de plus grands établissements sans aucune réelle garantie de maintien de nos missions et des moyens. Seule la collégialité des décisions à laquelle nous nous étions engagés, aurait permis de ne jamais perdre de vue la vision prospective et prometteuse dont chaque responsable doit se sentir commanditaire, ainsi que de garantir une cohésion politique sans faille. La réflexion et la décision partagées auraient dû nous préserver des choix dictés par l’urgence administrative, par des intérêts et des pressions sectorielles. Au lieu de quoi, chacun s’est prioritairement attaché à éviter le pire traitement de son territoire, en s’appropriant trop facilement un pragmatisme technocratique frileux.

Je ne peux que regretter que l’administration centrale de Bordeaux 3 n’ait démontré depuis deux ans que sa grande difficulté à gérer – c’est-à-dire à prévoir.

Comme dans beaucoup d’autres structures, son organisation, sa maîtrise et surtout ses capacités de projection sont inversement proportionnels au nombre de vocables nouveaux qu’elle est amenée à relayer pour faire croire à une fiabilité des méthodes de gouvernance : expertise, pilotage, indicateurs de performance, optimisation des fonctions, excellence, données consolidées… La novlangue égrène des concepts sensés donner une appréciation des statistiques et des mesures au seul service des classements du Ministère, sans savoir ni ce que l’on cherche, ni comment l’atteindre.

C’est parce que le pilote doit être le politique que nous nous étions réunis en 2008 autour du projet PAR trop vite abandonné. C’est parce que gouverner, c’est définir un  dessein pour l’établissement et non se plier aux schémas extérieurs, managériaux, technocratiques, ministériels, qu’il nous fallait risquer et expérimenter. Or, qu’avons-nous modifié sur le fond par rapport au mode de gouvernance précédent, sinon, comme je l’ai dit, intégré les nouveaux principes contestables de la LRU ?

L’équipe politique avait pourtant été élue sur un programme de rééquilibrage entre autorité politique et administration générale. J’ai non seulement observé que le poids de la direction administrative dans toutes les décisions s’est encore accru, allant, d’une façon extrêmement contestable, très au-delà d’une mission de conseil et de mise en œuvre, mais plus encore, je ne peux que regretter que le projet de confier aux services et aux UFR les instruments de leur propre évaluation et de mesure de leur action n’ait jamais vu le jour, alors que nous fûmes plusieurs à le défendre avec acharnement contre une vision centralisatrice hégémonique qui n’aurait de sens que si elle se révélait efficace en terme de pilotage.

Nous aurons au final contribué à renforcer un pilotage illusoire mais contrôlé par la direction, alors que nous-mêmes, paradoxalement, prétendons nous opposer au modèle tout aussi centralisateur de regroupement des universités.

En outre, la distance ainsi entretenue entre le centre de décision et les acteurs a accru l’incompréhension des choix politiques, passablement éclairés par des extractions de bases de gestion modestement mises en forme, sans l’approche métier qui ne peut être développée que par les cadres de terrain, sans la moindre notion de comptabilité analytique et sans contrôle et projections budgétaires fiables.

Nous avons accepté de travailler sans la rigueur méthodologique que nous étions en droit d’attendre, aggravée par la désorganisation et l’urgence permanentes. J’estime qu’un responsable politique ne doit pas se contenter d’une aide à la décision limitée à un cadrage budgétaire non négociable et à une production chiffrée pléthorique et non problématisée. Au contraire, le politique devrait espérer de l’approche administrative qu’elle lui offre des solutions pour réaliser ses projets, en concevant des analyses et des dispositifs adaptés. J’ai tenté de faire entendre cette nécessité mais la protection de cette vision hyper-centralisatrice a pris le pas sur toute possibilité de critique et sur tout espoir d’améliorer rapidement la qualité du pilotage en l’absence de hautes compétences transversales. C’est bien pourquoi, défendant une autre vision et une autre ambition, je préfère me retirer plutôt que de m’enfermer dans une amère résignation.

La politique indemnitaire est à cet égard un bon exemple du danger d’une prise de décision trop rapide, non concertée, sans analyse de fond ni vision à long terme. En nous engouffrant dans une logique de rémunération discriminante fondée sur la reconnaissance de compétences et de responsabilités, nous avons laissé s’instiller le poison de la politique indemnitaire, conçu par le ministère sous forme de rétribution des personnels aux résultats et à la performance. Ce management est d’autant plus insidieux qu’il prétend renforcer la transparence quand, en réalité, il favorise une approche de plus en plus individualisée et négociée en aparté. Je ne peux que regretter, d’une manière générale, que notre politique en matière de ressources humaines soit aussi dévastatrice. Notre projet d’installer une Directrice des Ressources Humaines directement rattachée au président n’a manifestement pas suffi à sanctuariser ce domaine et à empêcher des erreurs graves de management dont j’ai été le témoin et qui produisent, de manière intolérable, des dégâts humains considérables. Une telle évolution, promue par le gouvernement, est emblématique de la dégradation de notre vision politique de la direction d’un établissement public en une gestion managériale instaurant un climat communautaire calamiteux.

 

C’est ainsi, en mesurant l’écart parcouru entre les intentions et l’action, en constatant l’absence de mon poids décisionnel au sein de la Présidence et face à ce mode d’administration centralisé et abusif, que j’ai  fait le choix d’interrompre mon mandat pour ne pas avoir, après les dix derniers mois auxquels me donnait encore droit mon élection, à me retourner en considérant avoir occupé un siège dans la seule attente de le libérer. Je ne profiterai donc pas davantage des maigres privilèges liés à cette fonction.

Ce choix n’a pu qu’être renforcé par le constat acide que les avis du Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire, devenus seulement consultatifs, sont de plus en plus systématiquement remis en cause par les délibérations du Conseil d’Administration. La place des instances consultatives (CEVU, CS et CTP) mériterait, du reste, d’être clairement définie. La réunion des trois conseils et du CTP programmée demain le permettra-t-elle enfin ?

Les faits prouvent donc combien, en l’absence de règles internes spécifiques limitant les effets néfastes de la loi LRU, notre idéal démocratique s’est tristement évanoui sous le joug supposément efficace des RCE. Illusionnés par les marges de manœuvre salariales qu’elles devaient nous apporter et dont le Président lui-même reconnait en  fait ne pas disposer, nous avons oublié le cœur des raisons pour lesquelles nous avions choisi de défendre un projet partagé. Parce que les « responsabilités » ne sont en réalité « élargies » qu’à un nombre restreint de décideurs - Président, conseil d’administration et direction générale -, et que nos compétences sont bridées par le manque patent de moyens et d’outils de pilotage, la loi LRU, à Bordeaux 3 comme ailleurs, contribue à placer nos établissements dans une impasse au nom d’une liberté accrue.

 

Deux ans après la reprise générale des activités pédagogiques à Bordeaux 3 en mai 2009, résolution du conflit rendue possible par le vote de la « Motion A » qu’une partie de l’équipe réunie autour de moi a rédigé conjointement avec les étudiants et les collègues mobilisés, je n’ai jamais pensé que l’exercice des responsabilités pouvait s’envisager sans compromis. Je les ai au contraire conduits et assumés quand il le fallait, en conscience, sans états d’âme, en attendant par exemple une stabilisation de la réforme interne pour reprendre, plus tard et dans de meilleures conditions, le combat déjà engagé dans d’autres établissements pour réformer les Modalités de Contrôle des Connaissances et du calendrier universitaire. Toutefois, s’il est acceptable, jour après jour, de faire des concessions afin de conduire la politique pour laquelle vous avez été mandaté, il est tout aussi nécessaire, le moment venu, de ne pas franchir la limite au-delà de laquelle, au nom de la realpolitik, il conviendrait de céder durablement sur l’essentiel.

 

Je ne sais demain quels seront les choix pour lesquels notre établissement optera, mais je suis convaincu que la seule réponse à apporter aux obligations contradictoires auxquelles nous sommes soumis et aux conditions financières qui nous sont imposées, consiste à clarifier fortement le mode de gouvernance et à améliorer notre capacité à imaginer les voies stratégiques qui nous écarteront des dérives annoncées. Sans donner de leçons à quiconque et sans chercher à régler de comptes me gardant bien de confondre fonctions et individus, je n’ai d’autre souhait aujourd’hui, que de porter témoignage de mon expérience et de son analyse pour aider notre communauté à réfléchir à son avenir, sans remettre en cause la sincérité des intentions des membres de l’équipe présidentielle. J’ai souhaité pour cela retrouver ma liberté de parole. Je suis décidé à en user comme m’y invite mon mandat d’élu au CEVU.

Je n’ai que trop vu et continue de trop voir les effets pervers de la loi du silence, ou pire, celle du bruissement des couloirs. Or la parole, lorsqu’elle se garde d’être publique, tend par nature à n’être que fielleuse, lâche ou ambivalente. Notre établissement en souffre cruellement. Il m’a plusieurs fois été reproché de m’exprimer trop librement lorsque j’exerçais les fonctions de vice-président du CEVU ; je le regrette vivement car cela a toujours constitué ma façon d’être loyal, en interne à l’équipe comme face à tous nos interlocuteurs. Vouloir éteindre les voix par peur des crises, des polémiques ou plus simplement des débats, c’est toujours renforcer le culte du secret et le règne de la rumeur. Nous avons au contraire besoin d’y voir clair et de savoir - si nous le voulons vraiment - comment imposer un autre modèle d’université auquel je continue de croire.

 

 

Jean-Yves Coquelin

élu au CEVU

MCF en études théâtrales – UFR Humanités, département arts

 

30 mai 2011

 

 

 

 

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16/12/2011
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